Histoire

Une occupation ancienne

Les découvertes archéologiques faites à Pont-de-Buis lès Quimerc’h témoignent d’une occupation ancienne du site.

La période protohistorique (de 2000 à 50 ans av J.C.)

La protohistoire désigne les périodes finales de la préhistoire et se divise en deux grandes sections : l’âge de bronze et l’âge de fer.

L’âge de bronze s’étend d’environ 2 000 à 700 avant Jésus Christ et l’âge du fer d’environ 700 à 50 avant Jésus Christ. Ces âges sont ainsi désignés car les objets métalliques, en bronze ou en fer, en sont les principaux témoins. En Bretagne, ces témoins sont principalement des haches, poignards et objets en terre cuite. A Pont-de-Buis lès Quimerc’h, ce sont des haches, des fragments d’amphores en terre cuite et un camp, le camp du Muriou.

Age du bronze (de 2000 à 700 ans av J.C.) : le dépôt du manoir de Kermorvan

Ce dépôt a été découvert lors de travaux agricoles au manoir de Kermorvan en 1923. Il est composé de cinq objets en bronze : deux haches à talon, un ciseau ou burin (sa facture laisse penser que c’est un essai de fabrication), un ciseau à douille et un marteau à douille.

Ces outils semblent avoir été fabriqués par le même artisan forgeron ou charpentier, leur facture les rapproche des fabrications de Rosnoën appelées groupe de Rosnoën à épée à encoches ou Bronze final I.

“Les bronziers de Rosnoën (1 000 av JC)” de J. Briand, Omnée, J. Peuziat in BASF, 1980.

Age du fer (de 700 à 50 ans av J.C.) : Le camp du Muriou

D’une superficie d’1,45 ha, il est facilement reconnaissable de loin puisqu’il forme l’unique masse boisée fondue dans des champs de grande culture. La procédure de classement est intervenue pour protéger le site des menaces liées aux opérations de remembrement.

Le camp du Muriou

Le camp du Muriou

En l’absence de fouilles, il est souvent difficile de déterminer la ou les périodes d’occupation de ces sites. C’est la combinaison de données (typo morphologie, morphologie des structures défensives, structures internes et de proximité, mobilier, plans cadastraux, photos aériennes, découvertes fortuites…) qui peut seule permettre de situer chronologiquement un ensemble.

Le camp du Muriou peut être situé pendant le second âge du fer car il répond à un certain nombre de critères représentatifs de cette période. C’est un quadrilatère implanté sur une zone plane telle que sommet de colline ou plateau. Ce quadrilatère est délimité par de hauts talus et des douves sur trois de ses côtés. Quelques découvertes fortuites appuient cette hypothèse : des tessons de céramique rouge et une pointe de lance en fer.

Son rôle est difficile à définir en l’absence de recherches plus approfondies, le camp du Muriou est peut-être témoin d’un habitat avec une vocation politique ou militaire ou d’un enclos pour se protéger des bêtes sauvages.

“Les enceintes fortifiées de l’Age du Fer dans le Finistère”, Patrick Maguer, in Revue Archéologique de l’ouest, tome 13; 1996.

La période gallo-romaine (du IIe siècle av. J.C. au Ve siècle ap. J.C.)

La période gallo-romaine commence avec la conquête de la Gaule par César (la guerre des Gaules) en 57 av. J.-C. En 52 av. J.-C., les Osismes envoient un contingent d’environ 3000 hommes en aide aux chefs gaulois (Vercingétorix notamment) à Alésia. Après cette défaite gauloise, la Pax Romana est installée, romains et gaulois cohabitent.

Une toponymie rappelant la présence romaine

Selon les études, certains toponymes indiqueraient la présence romaine sur ces lieux. C’est le cas du buis par exemple. Le buis est une plante se développant sur les coteaux calcaires et arides, assez rares en Armorique pourtant le toponyme faisant allusion à cette plante est courant. Il a également été noté que la présence de buis ou l’existence de toponymes y faisant allusion (ou à sa présence) l’étaient sur des sites où des découvertes archéologiques confirmaient la présence de romains.

Une étude superficielle des noms de lieux de Pont-de-Buis lès Quimerc’h associée aux lieux où on été trouvés les tuiles gallo-romaines confirme cette hypothèse. Les relevés du cadastre napoléonien indiquent des lieux qui portent la trace de buis : parc ar beuz en Logonna Quimerc’h, coat roz beuz en Quimerc’h; les lieux dits Pont de Buis, Ty Beuz, Beuzit…. Des fragments de tuiles et de briques romaines ont été trouvées sur plusieurs sites : à Kerancrocq, Botaniec, Coat ty Beuz, Drenit, Kerneuden… Enfin, Pont-de-Buis a plusieurs lentilles calcaires sur lesquelles du buis aurait pu se développer.

Les questions qui se posent maintenant sont : le buis est-il indigène ou a-t-il été importé ? Y-a-t-il eu un pont en buis à Pont-de-Buis lès Quimerc’h ?

Des découvertes attestant de la présence gallo-romaine à Pont-de-Buis Lès Quimerc’h

Plusieurs fragments de tuiles et de briques ont pu être retrouvés à Pont-de-Buis lès Quimerc’h. La présence de ces fragments montre généralement que les lieux étaient occupés par des activités agricoles. La plupart de ces fragments ont été retrouvés sur les rives de l’Aulne et de la Douffine : Kerancroc, Botaniec, Coat Ty-Beuz, Drénit, Goasanneyec.

Sépulture gallo-romaine - Dessins du chanoine abgrall, bnf, issue du bulletin de la société archéologique du Finistere, 1911

Sépulture gallo-romaine

Dessins du chanoine Abgrall, BNF, issue du bulletin de la société archéologique du Finistere, 1911.

 

Un moulin à bras datant de l’époque gallo-romaine a également été retrouvé aux alentours à Kerhuel. Il date vraisemblablement du Ve siècle. Il servait pour le grain et cela montre les activités agricoles qui se tenaient dans la région de Pont-de-Buis lès Quimerc’h à l’époque gallo-romaine.

Enfin, une sépulture de la fin du IVe siècle a été retrouvée dans un four à chaux à Goasanneyec (1911) : il s’agit de celle d’un soldat. Des boucles de ceinture ont été conservées et ont permis d’identifier l’uniforme d’un soldat. Le style de ces boucles a permis également de dater la sépulture vers la fin de la période gallo romaine, période où la Pax Romana se faisait plus fragile et où la défense du territoire s’intensifiait face aux invasions barbares et pirates.

La présence de ce four à chaux confirme une présence antérieure : il semblerait que lorsque la sépulture a été retrouvée, le four était abandonné depuis déjà longtemps.

La chaux a été introduite dans toute l’Europe par les Romains qui s’en servaient comme liant en architecture. Les travaux des archéologues ont confirmé que celle utilisée dans les constructions des villes gallo-romaines provenait soit de la presqu’île de Crozon soit de celle de Plougastel.

Le moyen-âge en Bretagne ou le temps des seigneuries et manoirs.

Les manoirs en Bretagne désignent des seigneuries modestes tenues par un seigneur. Les terres du domaine ou de “la retenue” sont exploitées soit directement par le seigneur ou son régisseur (avec l’aide de journaliers et de main d’œuvre commuable) soit louées par contrat de durée limitée à un ou des fermiers, soit cédées à titre de domaine féagier ou à titre de domaine congéable.

Dans ce dernier cas, le plus courant en Basse Bretagne, le propriétaire d’un bien rural, généralement le seigneur, contracte avec un preneur, le domanier : le propriétaire qualifié de “foncier” possède les terres ainsi que les arbres des espèces nobles (hêtre,…). Le “domanier” est propriétaire des édifices et superficies : bâtiments, fosses et talus, ainsi que des arbres appartenant aux espèces non nobles. Le loyer est représenté par un fermage annuel, la jouissance de la tenure, y compris la propriété des « superficies », ce que le tenancier dit domanier y plante (productions agricoles, talus, arbres fruitiers, etc..) ou construit (maison, granges, bâtiments divers). Ce type de contrat fut stigmatisé à la Révolution française comme un reliquat féodal et supprimé le 26 août 1792. C’est un type de contrat fréquemment rencontré dans les actes notariés de Pont-de-Buis lès Quimerc’h, liant les seigneurs aux paysans.

La réformation de 1426 nous indique dans la rubrique « noblesse » le nom de 7 nobles à Quimerc’h. Trois autres noms apparaissent dans la rubrique « métayer ». Le nombre de nobles sur la paroisse de Quimerc’h est élevé : 10. Il laisse supposer que les seigneuries sont de petite taille et qu’ils n’en tirent sans doute pas de grands revenus. Parmi les plus importantes les manoirs du Bot, de Pennarmenez, de Kermorvan et du Drenit.

La seigneurie du Bot

Elle est attestée dès la réformation de 1426 : Hervé du Bot, collecteur de noblesse. Celle de 1536 mentionne Jean du Bot, noble sieur dudit lieu du manoir.

Par les mariages et unions, le nom du Bot est remplacé par les noms Conen de Saint Luc et de Silguy.

C’est la seigneurie la plus importante de Pont-de-Buis lès Quimerc’h et possède de nombreuses terres sur la commune. En 1872, elle est encore propriétaire des terres suivantes : du château du Bot avec son pourpis et ses réserves, de la métairie du stang ar bot, des 4 domaines de Kerhuel, des 2 domaines de Penavern, des 2 domaines du Trelllu et de Kerhervé, du manoir et du moulin de Mezamer, du domaine de Kerdaniel, de la ferme de Kermajaffray, de la métairie de Kerhyvennec, les 2 domaines du manoir des salles, de la métairie de Kerousac’h, de la parcelle de Parc Boutin, du manoir et métairie de Pennarmenez de la métairie et du domaine de Lanvenou, du domaine de Kerneuden, de la garenne du Bot, de la ferme de Toulafas (??); de la métairie et du domaine de Coatiscoul, de la petite location de Kerhuel et de la maison dite du Lann, les taillis et futaies dépendant de ladite terre… (Acte de mariage du Comte de Saint Luc, AD 29)

Quelques personnalités célèbres/reconnues du Manoir du Bot :

> Emile Marie Conen de Saint Luc (1812-1888) : maire de Quimerc’h de 1876 à 1888.

Il est à l’origine du déplacement du chef lieu de bourg de Quimerc’h. Après l’abandon de l’enclos paroissial, il acquiert le site de Saint Pierre et déplace le porche au cimetière pour la transformer en chapelle funéraire familiale.

 

> Jean François Xavier Marie de Silguy (1785-1864) : polytechnicien, ingénieur des ponts et chaussées.

portrait

Il dirige les travaux d’aménagement du canal de Nantes à Brest et du boisement des landes de Gascogne notamment. Passionné d’art, il lègue sa collection à la ville de Quimper à la seule condition que la ville construise un musée pour la recevoir. Cette collection, riche et variée est composée de 1 200 peintures, 2 000 dessins et 12 000 gravures.

Portrait de Jean Marie de Silguy,

Louis Anselme Longa, Musée des Beaux Arts de Quimper, cliché Musée des Beaux Arts de Quimper.

 

Dans le cadre des journées européennes du patrimoine 2020, une exposition a été réalisée par le service culturel de la mairie aidé d’un groupe de bénévoles, passionné par l’histoire locale.

Cliquez et découvrez le riche résultat de ce travail collaboratif  =>

Exposition – Le manoir du Bot – 2020

La seigneurie de Pennarmenez

Dans la réformation de 1536, est mentionné Jacques ou Jean Le Goff, seigneur de Pennarmenez. La seigneurie semblerait remonter à la seconde moitié du 15ème siècle (Gaston Conen de Saint Luc, AD 29). Le premier nom du lieu serait Kernevez an floch, comme cité par documents d’archives. Le lieu est habité par Hervé Le Goff, notaire.

En 1929, Marie Le Goff, héritière du domaine est veuve de Briand Rouxel. Le domaine entre en possession de son fils Jacques Rouxel qui a sept enfants. Louise, une de ses filles épouse François Achille de Kerlean et le domaine est ensuite transmis à leur fils Charles de Kerléan lequel décède sans enfants.

La sieurie est composée alors du manoir de Pennarmenez et sa métairie, de Pennavern, Lanvenou, Kerneuden, moulin à vent, Coastiscoul, Muriou, Kerivin, la Boixière, Creac’h Moyec. Beaucoup de ces terres sont entrées dans le domaine au XVIIème siècle. En 1735, la famille du Bot, rivale depuis quelques années, entre en possession du domaine de Pennarmenez.

La seigneurie de Kermorvan

Manoir de Kermorvan

Manoir de Kermorvan

Situé près de l’Aulne, le site du manoir de Kermorvan est occupé depuis longtemps. Des découvertes archéologiques y ont été faites lors de travaux agricoles en 1923.

Les mentions faisant référence à un manoir remontent à 1426. La réformation parle d’”un métayer de la terre de Jehan Hemery au village de Kermorvan, à cause de femme et lui noble mais les paroissiens sont en débat, scavoir si ce lieu est noble”.

Par la suite, on n’a que peu d’information sur le Manoir si ce n’est qu’au XVIIIème siècle il appartient au sieur Charles-Hyacinthe de la Fruglaye de Kervers et son épouse Claude Le Pappe. Le 21 novembre 1809, François Marie de la Fruglaye vend le Manoir de Kermorvan et toutes ses dépendances à Denis Benoit et son épouse Barbe Bouré pour la somme de 24 000 f. Leur héritier, Jean-Baptiste Benoir cède le Manoir à Louis Datin et son épouse François Oblin par acte signé le 17 juin 1837 pour la somme de 12 000 francs. Une dizaine d’années plus tard, le Manoir devient la propriété de Jean Marie Le Jollec et Yves Caër de Kerancrocq en Logonna Quimerc’h. Le domaine est loué par bail à simple ferme successivement à plusieurs familles.

La famille Caër reste propriétaire du Manoir jusqu’à nos jours. En effet, dans les années 1960, un des descendants des Caër, Paul Morvan rachète les parts et développe l’exploitation agricole et aménage le manoir en gites.

La seigneurie du Drenit

Manoir du Drenit, extrait du cadastre napoléonien de Saint Ségal Archives départementales du Finistère L’histoire de la seigneurie du Drenit se confond de la fin du XVIème au début du XVIIIème siècle avec l’histoire de la famille de Tregoazec, originaire de Dinéault.

La seigneurie entre dans le domaine de la famille Musuillac au début du XVIIIème grâce au mariage de Jeanne de Tregoazec, héritière de la seigneurie du Drenit avec le compte de Musuillac. On sait qu’elle en est veuve en 1726.

Si on ne connaît que peu de choses sur cette famille et sur le manoir du Drenit, les archives de la poudrerie possèdent quelques actes de la fin du XVIIème siècle concernant des achats deterrains et le fonctionnement du Moulin du Drenit aussi appelé Moulin du Pont, situé au niveau de l’ancienne entrée de la poudrerie, près du pont de buis.

 

Manoir du Drenit

Extrait du cadastre napoléonien de Saint Ségal, archives départementales du Finistère.

La poudrerie

Poudrerie - 1690

Poudrerie – 1690

Le 19 novembre 1687, un arrêté de Colbert autorise Berthelot, fermier des poudres et salpêtres à bâtir un moulin à poudre au lieu dit Pont-de-Buis, près de Châteaulin. La production commence en octobre 1688 et le 30 mai 1692, quatre moulins travaillent et pourraient produire “78 milliers par mois”.

Plusieurs raisons ont contribué à choisir le site du vallon de Pont de Buis pour installer ce moulin à poudre. Tout d’abord la proximité de Brest. Pont-de-Buis est situé à une quarantaine de kilomètres de Brest. Jusqu’en 1688, la marine s’approvisionne surtout à Saint Jean d’Angely dont l’éloignement rend difficile les livraisons et l’approvisionnement.

Ensuite l’accessibilité de Pont-de-Buis, la Douffine, rivière qui traverse le hameau, soumise au rythme des marées, se jette dans l’Aulne qui lui même se jette dans la rade de Brest. Ainsi le transport des matériaux par mer est facilité ; les bateaux, de taille de moyenne, peuvent accéder au moulin à marée haute.

Enfin, les conditions sont idéales pour y fabriquer de la poudre : la rivière a une chute d’eau suffisante pour faire tourner un moulin à poudre et la zone est boisée, le charbon de bois étant un composant de la poudre noire.

Poudrerie - 1690

Poudrerie – 1690

Aux XVII et XVIIIèmes siècles, la poudrerie ne se développe pas ou peu. Réputée dangereuse, les gens ont peur de venir y travailler. On sait toutefois qu’elle occupe une superficie de 36 152 mètres carrés, qu’elle est close de murs de quatre mètres de haut, même le long de la rivière, sur une longueur de neuf cent quarante mètres. Elle comporte deux moulins, un grenier, un séchoir, un atelier d’époussetage et plusieurs magasins d’entreposage.

De la poudrerie de l’ancien régime il ne reste que peu de vestiges et le plus illustre est Joséphine…

 

Osez, osez, les Joséphines !

La poudrerie-aujourd’hui entreprise Nobelsport- recèle un trésor patrimonial, une certaine Joséphine, dont la mairie aura bientôt la sœur jumelle.

Mais qui est cette fameuse Joséphine ?

Il s’agit en fait d’une cloche longtemps fixée à l’entrée principale de la poudrerie, puis scellée sur l’ancien bâtiment de direction qui fait aujourd’hui partie de la friche (dont l’étude de faisabilité et de programmation est en cours). Depuis quelques années, Joséphine était entreposée dans un magasin de la poudrerie.

Dessin de Georges Balcon, tiré de l’ouvrage « 1688/1988, La poudrerie de Pont-De-Buis ».

Dessin de Joséphine

Joséphine, doyenne de la commune

Joséphine inscriptions Coulée en 1786, elle est l’un des rares vestiges de la poudrerie lorsqu’elle n’était encore que la fabrique des Poudres et Salpêtres de l’Ancien Régime. On peut d’ailleurs lire en haut de sa robe, les inscriptions suivantes « J’appartiens (…) et j’ay été faite pour le Service de la fabrique des poudres et salpêtres du Pont-de-Buis du temps de (…) et je m’appelle Joseph Denis Goubert Commissaire au département de Brest. (…) la rivière m’a fait à Brest l’an 1786. »

D’après l’ouvrage « 1688/1988, La poudrerie de Pont-De-Buis », certains caractères ont été burinés, probablement à la suite du décret du 24 février 1831 où le Roi Louis Philippe donne l’ordre d’effacer des bâtiments, matériels et papiers, les références de l’Ancien Régime, en particulier les fleurs de Lys.

En réalité cette cloche s’appelle Joseph Denis Goubert, mais pourquoi alors Joséphine ?

Dans la religion catholique, très présente à l’époque, les cloches sont considérées comme des personnes à part entière et sont baptisées*. Elles ont même un parrain et une marraine, souvent des donateurs, des martyrs ou encore des hauts dignitaires de la région.

Ici, le parrain était sans doute Joseph Denis Goubert, un commissaire au département de Brest Et comme, depuis le XIIIe siècle beaucoup de ces noms de baptême sont féminisés, on peut donc imaginer que Joseph … s’est transformé en Joséphine ! On parle d’ailleurs bien d’un surnom.

*Des baptêmes civils de cloche ont aussi lieu.

Joséphine la seconde

La poudrerie et la municipalité sont toutes les deux animées d’une réelle volonté de valoriser le patrimoine. Concernant Joséphine, pas question de couper la cloche en deux.

Joséphine la cloche d’origine sera restaurée avant d’être mise en valeur à l’entrée de la poudrerie. Elle sera visible de l’extérieur Sa sœur jumelle vient de naître – avec un certain retard – puisqu’ une nouvelle cloche, copie conforme de l’original, vient d’être fondue, le vendredi 19 janvier, à Villedieu-les-Poêles, en Normandie. Haute de 50 cm pour un diamètre d’environ 60 cm, cette Joséphine « Bis » est financée par l’entreprise Nobelsport, un beau cadeau offert à la mairie.

Fonte de Joséphine bis Fonte de Joséphine bis Fonte de Joséphine bis

Une fois les halles-marché terminées, Joséphine « Bis » sera installée à l’étage des halles-marché, qui aura d’une certaine manière une fonction de beffroi, au sein du cœur de ville souhaité.

Les deux Joséphines seront évidemment « inaugurées » en même temps, à l’automne prochain, preuve du lien historique et indéfectible entre la poudrerie et la commune.

 

A partir de 1840 et pendant presque vingt ans, une vaste opération d’agrandissement et de modernisation de la poudrerie est engagée. Le cours de la Douffine est modifié, le grand barrage est construit, le canal de dérivation, neuf ou dix usines, des ateliers….

Champ de tirL’essor de la poudrerie continue jusqu’à la première guerre : vers Stanguéonic, le champ et le tir et le magasin à poudre sont construits. Des bâtiments sont construits à la gare, un quai de déchargement notamment et un téléphérique.

En 1877, un quai est construit dans le port de Ty Beuz ; en 1890, une halte est établie au passage à niveau du Drenit sur la ligne Quimper-Landerneau.

Après l’armistice, l’activité de la poudrerie diminue naturellement pour reprendre au début des années 1920. Et le 1er septembre 1939, la poudrerie emploie 863 ouvriers et 241 ouvrières pour produire environ 1 300 tonnes de poudres par mois.

Le 18 juin 1940, l’activité de la poudrerie est arrêtée, les Allemands arrivent quelques jours plus tard et mettent la poudrerie sous séquestre. Une centaine de personnes est gardée pour l’entretien du matériel de l’établissement dont une partie est démontée par ordre du gouvernement de Vichy et envoyée dans les poudreries travaillant pour les Allemands.

La poudrerie est libérée le 1er août 1944. Sa libération donne lieu à quelques combats entre maquisards et Allemands.

Son activité reprend en février 1945, les ouvriers licenciés en 1940 sont en partie réembauchés. L’activité n’est plus aussi intense et pour palier à cette baisse de la production elle diversifie ses activités, entreprend des travaux de menuiserie pour la Marine, des moulages d’objets en matière plastique, la confection de répartiteurs de têtes de câbles pour les PTT (activité à l’origine de la création de Matra communication, aujourd’hui Novatech). Parallèlement, la poudrerie répond aux commandes dites “off-shore”, temporaires. Dès 1957, il faut débaucher du personnel et jusqu’en 1966 les effectifs ne cessent de diminuer. Des menaces de fermeture planent sur la poudrerie. Finalement, en 1973, la poudrerie de Pont-de-Buis est rapportée au nouvel établissement : la Société Nationale des Poudres et Explosifs et cela grâce au développement de la production de poudres de chasse et à l’intervention d’élus locaux pour défendre leur entreprise, notamment Madame Suzanne Ploux.

L’entreprise connaît un nouveau développement brutalement interrompu par l’explosion du 7 août 1975 qui fait 3 victimes et des dizaines de blessés. L’ampleur des dégâts fait craindre une fermeture de l’établissement mais rapidement le Ministère de la Défense décide de reconstruire.

La poudrerie répond alors aux normes les plus modernes, en matière de sécurité notamment. Dans les années 80, elle récupère ses parts de marchés sur les poudres de chasse. En 1984 elle produit les premiers générateurs de gaz et en 1987 elle commence une activité “lacrymogène”et arrête la production de poudres militaires. Parallèlement en 1992, Livbag, filiale de SNPE et d’Autoliv s’installe à Pont-de-Buis sur des terrains de la poudrerie. Elle est spécialisée dans la fabrication de générateurs de gaz pour les prétenseurs de ceintures et les airbags de voiture.

Depuis 1996, la poudrerie est rattachée à une filiale de la SNPE, Nobel Sport.

André LE GALL; “La fabrication des poudres et la poudrerie de Pont de Buis 1750- 1815 “; SNPE 1988 –  ” La poudrerie de Pont de Buis, 3 siècles d’histoire “- 1988 “50 ans d’histoire, Pont-de-Buis lès Quimerc’h – 1949-99 ” Association 50 ans d’histoire – Causerie faite à la réunion du Lions Club de Brest le 6 septembre 1965- archives de la poudrerie-archives de la poudrerie

L'importance de la culture d'entreprise

L’histoire de l’agglomération du Pont-de-Buis et celle de la poudrerie sont intimement liées.

Au début du XIXème siècle, le hameau de Pont-de-Buis ne compte que quelques maisons d’ouvriers de part et d’autre de l’ancienne route nationale 170.

A partir de 1860, la poudrerie prend son essor, le hameau de Pont-de-Buis, à cheval sur les communes de Quimerc’h et Saint Ségal, les communes de Quimerc’h, Saint Ségal et alentours ne peuvent fournir suffisamment de main d’œuvre à l’usine. Les travailleurs viennent de tout le département, voire de plus loin pour le personnel qualifié. On fait même appel aux travailleurs coloniaux pour venir y travailler pendant la première guerre mondiale.

La cheminée et la chaufferie de la poudrerie à l'étang du Pont NeufPont-de-Buis se construit, au plus près de l’usine d’abord, le long de l’ancienne route nationale (grand rue et rue du Squiriou), le long de la rivière (Ty Beuz, Goasanneyec) et enfin autour de la gare. La loi Loucheur votée en 1928 facilite l’accès à la propriété tandis que la poudrerie construit des habitations plus importantes pour y loger son personnel qualifié.

L’entreprise développe une forme de paternalisme emblématique de son époque.

Elle crée une bibliothèque d’entreprise dès les années 1870, dans le but d’enseigner le français aux ouvriers bretonnants majoritaires. Elle crée des cours pour adultes, fournit des locaux pour installer l’école, cède des terrains lorsqu’il faut en construire une.


La gare
Son insistance auprès de la compagnie de chemin de fer est à l’origine de la gare de Pont de Buis. C’est grâce à la poudrerie que Pont-de-Buis est “branché” : de 1925 aux années 1960, la poudrerie fournit l’alimentation en électricité de l’agglomération.

 

Rapidement, la population de Pont-de-Buis, majoritairement constituée de poudriers, souhaite se faire entendre aux seins des conseils municipaux auxquels l’agglomération est rattachée (Quimerc’h rive droite, Saint Ségal rive gauche). Ils pèsent un poids non négligeable et leurs récriminations portent principalement sur l’école. L’éducation est obligatoire depuis 1882, la poudrerie compense la non-intervention de Quimerc’h et Saint Ségal en fournissant des locaux, cédant des terrains et en finançant parfois les travaux. La question de la reconstruction du pont de buis dans les années 1930 met du temps à être résolue pour les mêmes raisons. Ainsi les pont-de-buisiens souhaitent prendre les choses en main et pouvoir décider de la vie de leur agglomération. L’idée de l’érection de Pont-de-Buis en commune germe vite dans les esprits. Un premier projet est déposé dès 1930 mais Jean Moulin reste trop brièvement sous préfet à Châteaulin pour le faire aboutir. Par la suite la guerre est déclarée, il faut attendre 1949 et quelques projets avortés pour que Pont-de-Buis soit érigé en commune, amputant Quimerc’h et Saint Ségal de quelques terrains.

Son premier maire fut Suzanne Ploux, épouse du directeur de la poudrerie.

André LE GALL; ” La poudrerie de Pont de Buis, 3 siècles d’histoire “- 1988 “50 ans d’histoire, Pont-de-Buis lès Quimerc’h – 1949-99 ” Association 50 ans d’histoire – archives de la poudrerie-archives municipales

Le déplacement du bourg de Quimerc'h

Un épisode marquant de l’histoire de la commune de Quimerc’h a été le déplacement du chef lieu de la commune dans les années 1870. C’est grâce aux volontés du Comte de Saint Luc, maire de la commune, et du recteur, l’abbé Kerivel qu’ont pu se dérouler ce déplacement et la construction d’une nouvelle église.

 

L’isolement de son chef-lieu est à l’origine de ce transfert : le bourg est situé à l’extrémité nord-est de son territoire, la gare est située en un lieu plus central et la poudrerie, industrie qui commence à se développer à l’extrémité sud-est de la commune.

cadastre quimerc'h

Ainsi pour bénéficier des apports de la modernisation, le bourg doit se déplacer et se rapprocher du centre économique.

D’autre part, cela fait déjà quelques années que le recteur et la fabrique paroissiale insistent pour réaliser des travaux d’entretien et de rénovation à l’enclos paroissial.

L’abbé Kerivel arrive à Quimerc’h en 1859. Rapidement il prend la décision de déplacer l’enclos paroissial et le presbytère. Une lettre de l’évêque, du 5 janvier 1873 au recteur de Quimerc’h indique la position du Comte de Saint Luc, maire, vis-à-vis du projet. L’idée est acceptée par tous mais la commune manque de moyens pour financer un tel projet.

Le décret présidentiel autorisant le transfert du bourg de Quimerc’h parait finalement le 21 novembre 1873.

Après la parution de ce décret le conseil municipal trouve rapidement un terrain : l’église sera construite à Gars-ar-Goff au centre de la commune, à proximité de la voie de chemin de fer et de la gare.

La construction de l’église est confiée à l’architecte Jules Boyer et à l’entrepreneur Armand Gâssis. Pour financer l’aménagement du nouveau chef lieu de commune, il faut faire appel à la générosité de la population qui met en place une souscription volontaire et demande une imposition spéciale pour financer les travaux. L’appui de donateurs, Mademoiselle Le Saulx de Toulencoat et au Comte de Saint Luc, accélère les démarches. Il faut tout de même vendre les biens de la fabrique, l’ancien enclos et tout ce qui le compose pour pouvoir financer la construction de la nouvelle église. Les travaux sont réalisés en deux ans.

Après la construction de l’église et du presbytère, il faut aménager la place, en faire le centre de la vie communale d’où une clôture d’enceinte, la plantation d’arbres, la construction de la mairie et de l’école pour garçons vers 1880 et d’une école de filles en 1889.

Il faut aussi remonter les cloches, descendues de la vieille église, pour que le nouveau bourg prenne toute sa dimension.

Ce déplacement a permis à Quimerc’h de se développer. En 1881 la population du bourg est de 114 habitants, elle était de 68 habitants en 1876, un an avant le début des travaux.

La Douffine et l'Aulne, rivières

Le Pont de Buis

Si le nom Pont de Buis a donné lieu à l’agglomération Pont-de-Buis et avant ça au hameau, l’origine du Pont de Buis n’en reste pas moins obscure.

Le pont de buis actuel est au moins le second sur la rivière. Il a été reconstruit au début des années 1930 après la destruction du pont précédent, provoquée par les intempéries de décembre 1929.

Le pont est alors décrit comme très ancien, il mesure 4m de large entre les parapets avec une arche centrale de 3,50m de portée et deux arches symétriques de 3,20m d’ouverture. La maçonnerie en pierres sèches est présente sur une épaisseur d’1,20 m.

Des correspondances de 1824 nous apprennent que la reconstruction du pont de buis est en projet mais que les Travaux et Chaussées ne le considèrent pas prioritaire ni utile. Ils préconisent des travaux de consolidation, de rejointoiement et de réparation du fonds ordinaire.

Ces courriers nous laissent supposer que le pont tombé en 1929 était le pont de buis consolidé au XIXème siècle. Ils amènent d’autres questions : était-ce le premier pont ? Si non, à quand remonte la construction du premier pont ? Combien de ponts il y a-t-il eu? Pourquoi ce nom? L’appellation Pont de Bouy semble ancienne.

 

Ci-dessous le pont de buis avant 1930 et après sa reconstruction vers 1930. Editions Jos Le Doaré, collection particulière

Editions Jos le Doaré, collection particulière

le pont de buis après sa reconstruction vers 1930 Editions Jos Le Doaré, collection particulière

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le quai de Ty Beuz

Construit entre 1875 et 1878, le projet est réfléchi dès les années 1850. En effet le site est déjà utilisé par les riverains pour le déchargement d’engrais, de sable et pour la pêche côtière.

Construire un quai à cet endroit est d’autant plus pertinent qu’il est situé à la limite du domaine maritime et à proximité de la poudrerie. Lorsque le projet est enfin validé quelques années plus tard, les crédits manquent.

Les travaux sont réalisés entre 1876 et 1878, le quai mesure 48m de longueur et s’avère rapidement trop étroit. Des travaux d’agrandissement sont engagés en 1904-1905.

Pour le quartier et la commune, la présence du quai a permis aux pêcheurs de débarquer des tonnages plus importants d’anguilles, de céteaux et truites pêchés dans l’Aulne.

Il a également permis à d’autres marchandises comme les engrais, le sable, les matériaux de construction d’être déchargées sur place.

La poudrerie a profité du quai pour débarquer ses matières premières. Des rails type Decauville ont été installés à cet effet en 1887. Les marchandises sont transportées dans des wagonnets tirés par des chevaux jusqu’à l’entrée de l’usine ou un cabestan s’avère nécessaire pour monter la pente.

Aujourd’hui il reste quelques souvenirs de ces rails car ils servent de supports pour les fils à linge des riverains.

Le quai de Ty Beuz au bord de la Douffine et au loin l'Aulne

Le quai de Ty Beuz au bord de la Douffine et au loin l’Aulne
Editions Jos le Doaré, collection particulière

 

La traversée de l’Aulne

Logonna Quimerc’h est bordée par l’Aulne, fleuve qui prend sa source dans les Côtes d’Armor et se jette dans la rade de Brest.

Voie d’accès pour Logonna Quimerc’h, ce fleuve a permis la communication entre les communes de Logonna, Dinéault, Rosnoën, et Châteaulin. Il facilite les liens économiques et commerciaux notamment avec la commune de Dinéault.

Ces relations s’établissent grâce à la construction de quais, de cales et de bacs. Ainsi, d’après un extrait de la revue « avel gornog » n°5, il existe bien un passage à Kermorvan depuis au moins 1826. Celui-ci est certes limité, par rapport à celui du Moulin d’eau, passage entre Dinéault et Saint Ségal, mais bien présent entre 1826 et 1840. En effet, sa suppression est prononcée à partir du 1 er janvier 1840.

Craignant les passages illégaux, le conseil municipal de Dinéault demande au sous-Préfet de Châteaulin, l’établissement de cales et d’un bac à Pors ar queneut.

Le 13 octobre 1879, l’administration conclut que cette demande est « prématurée » d’autant qu’un bac public existe à Rosnoën.

Ces passages étant payants, on versait une certaine somme au passeur. Ce sont donc des passages rémunérateurs pour leurs propriétaires. Ainsi, d’après le bordereau des adjudications des passages daté du 23 octobre 1835, on y évoque une adjudication du passage de Kermorvan au profit de Louis Le Gall en date du 29 octobre 1834, moyennant 7,50 francs. Par comparaison, le passage de Rosnoën est de 430 francs.

D’après la tradition orale de Logonna Quimerc’h, il en existe d’autres, disséminés tout au long du fleuve.

Plan du projet de passage entre Rosarnou et Logonna Quimerc’h vers 1880
Archives départementales du Finistère

 

Message d'habitants de Logonna Quimerc'h Archives Départementales du Finistère

Message d’habitants de Logonna Quimerc’h
Archives Départementales du Finistère

1965 : la fusion de Pont-de-Buis, Quimerc’h et Logonna Quimerc’h et la naissance de Pont-de-Buis lès Quimerc’h

Le 24 avril 1963, le maire de Quimerc’h propose à son conseil municipal de fusionner avec Pont-de-Buis. La fusion de communes est un sujet qui avait été abordé un mois plus tôt lors d’une réunion cantonale sous la présidence du préfet.

Le 19 octobre 1963, le conseil municipal de Logonna Quimerc’h émet le même vœu.

Le 24 mai 1964, un vote a lieu dans ces deux communes : 83,35 % des électeurs de Logonna Quimerc’h se sont prononcés et 88,15 % ont voté oui. A Quimerc’h, 54,88 % des électeurs se sont prononcés et 81,97 % ont voté oui. Enfin à Pont-de-Buis, le vote a lieu le 13 septembre 1964, 52,21 % des électeurs se sont prononcés et 68,90 % ont voté pour la fusion.

Le conseil municipal de Pont de Buis accepte le rattachement des trois communes et Pont-de-Buis lès Quimerc’h nait officiellement le 1er février 1965, la commune est rattachée au canton du Faou, arrondissement de Châteaulin.

(1949-1999, 50 ans d’histoire Pont-de-Buis lès Quimerc’h)

Une politique d'équipement

Depuis l’érection de Pont de Buis en commune et plus encore depuis la fusion entre Pont-de-Buis, Quimerc’h et Logonna Quimerc’h en 1965, la cité des poudriers a changé de visage. Elle s’est urbanisée et équipée en lotissements, structures sportives et socioculturelles, zones d’activités…

A chaque décennie, de nouveaux équipements ont été créés. Dans les années 1950, la mairie, les lotissements du Golves et de Logodec, la passerelle sur la Douffine. L’eau courante arrive dans les foyers au cours de cette décennie.

Pont-de-Buis lès Quimerc'h dans les années 1960 Editions Gaby, collection particulière

Pont-de-Buis lès Quimerc’h dans les années 1960
Editions Gaby, collection particulière

Pont de Buis devenue Pont-de-Buis lès Quimerc’h en 1965, continue de se développer et de s’équiper pendant les décennies suivantes : l’école maternelle est construite en 1961, la maison de retraite en 1967, le lotissement et le Stade du Drenit entre 1973 et 1976, l’école primaire entre 1977 et 1978 et enfin la Maison pour tous de Pont de Buis en 1979.

En 1980, la plupart des lotissements sont construits, Drenit, Golves, Migouron, Logodec…

Les équipements servant au quotidien de la population sont tous présents : écoles, infrastructures sportives, maisons pour tous… leur entretien régulier autorise des campagnes de travaux plus ou moins importantes qui permettent de les garder fonctionnelles et pratiques.

La société évolue et les besoins aussi. Ainsi la halle des sports est construite au début des années 1980. Les zones d’activités sont créées : le Drenit et Endiverie et enfin Kergaëric en 1990.

Les travaux d’équipements et d’aménagements tiennent une place importante dans les politiques menées par les conseils municipaux : aménagements de la résidence Kerval et de la maison pour tous de Quimerc’h, de la grand’rue et enfin de l’espace Mitterrand dans les années 1990.

A l’aube des années 2000, Pont-de-Buis les Quimerc’h est une commune dont la population augmente régulièrement et donc les besoins aussi. De nouveaux lotissements apparaissent aux entrées de la commune, les aménagements visant à sécuriser la circulation sont réalisés.

Les écoles, la halle des sports et le stade du Drenit sont réaménagés et agrandis, une salle multifonctions est bâtie à Logonna Quimerc’h, une médiathèque est construite de même qu’une maison de l’enfance de la famille et de l’emploi.

Et enfin, une nouvelle mairie a pris place en face de l’ancienne devenue obsolète et inadaptée face aux enjeux d’une commune qui dépasse maintenant les 4 000 habitants.

 

Pont-de-Buis lès Quimerc'h au début des années 2000 Commune de Pont-de-Buis lès Quimerc'h

Pont-de-Buis lès Quimerc’h au début des années 2000
Commune de Pont-de-Buis lès Quimerc’h

Patrimoine

Patrimoine industriel

Champ de tir à canon

Le Champ de Tir était utilisé pour effectuer des essais de qualité sur la poudre fabriquée par la poudrerie de Pont-de-Buis.

Entre 1870 et 1900, la poudrerie a connu une phase de réaménagement justifiée par les progrès de fabrication des poudres et le contexte historique (défaite française face à la Prusse en 1870).

Elle se développe vers Quimerc’h, sur les terres de Stanguéonic principalement où un premier champ de tir, aux dimensions réduites, est construit en 1874-75.

En 1880, le ministère de la guerre émet le vœu qu’un véritable champ de tir soit créé à Pont-de-Buis. Le choix du lieu se fixe sur un terrain situé en Saint Ségal sur un plateau isolé des habitations et accessible de la route.

Champ de tir, jugement d'expropriation Archives de la poudrerie

Champ de tir, jugement d’expropriation
Archives de la poudrerie

 

Plan du champ de tir Archives de la poudrerie

Plan du champ de tir
Archives de la poudrerie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En juillet 1883, les travaux sont quasiment terminés et les essais commencent.

En 1887, le champ de tir sert aussi de lieu de stockage pour les explosifs du Moulin Blanc au Relecq-Kerhuon (dynamite, coton poudre).

Par la suite, la fonction du champ de tir évolue en fonction des aléas de l’histoire et du développement de la poudrerie pour finalement ne plus être utilisé qu’avec parcimonie comme champ de tir.

Ainsi, dans les années 1970, le site commence à être utilisé comme centre aéré parallèlement aux tirs dont les derniers essais ont lieu en 1981.

Depuis le début des années 2000, la commune a réhabilité le champ de tir et l’a aménagé en zone de promenade et de loisirs ouverte à tous.

Champ de tir 2013 Christophe Stewart

Champ de tir
Christophe Stewart, 2013

Magasin à poudres

 

Concomitant au développement de la poudrerie, le magasin à poudre a été construit dans les années 1880.

En 1880, un projet montant à 71 068,81f est soumis dans une vieille carrière abandonnée et isolée de toute maison d’habitation, accessible de la RN 170.

 

Plan du magasin à poudre Archives de la poudrerie

Plan du magasin à poudre
Archives de la poudrerie

Un autre projet est soumis en 1881, il monte à 73 604,63f, s’inspirant du magasin à poudre de la poudrerie de Sevran Livry, agrandi de deux travées, les portes d’entrées sont quand à elles construites sur le modèle des autres portes d’accès à la poudrerie.

Les travaux de construction trainent en longueur : choix des matériaux, isolation, assainissement, terrassement…. De plus l’entrepreneur chargé des travaux décède, il faut le remplacer. En 1884, on suppose que le magasin fonctionne puisqu’est gardé même si la maison de garde est toujours en projet. Le marché pour sa construction est adjugé au sieur Le Bihan de Châteaulin. Elle est bâtie sur le modèle de la maison de garde du Champ de Tir.

Aujourd’hui le magasin à poudre est propriété de la commune, il ne reste que peu de traces de son existence. Le site est matérialisé par ses clôtures et ses portes d’entrées en pierre monumentale, ses grilles en fer forgé aux initiales de la poudrerie nationale.

 

Eglises et chapelles

Le patrimoine religieux de Pont-de-Buis lès Quimerc’h est composé d’églises, de chapelles, de calvaires….

Les églises et chapelle au nombre de cinq sont répartis sur les trois pôles de la commune qui sont trois paroisses distinctes. Saint Pierre est la plus ancienne, elle est aussi appelée l’église du Vieux Bourg étant l’église paroissiale de Quimerc’h jusqu’au déménagement du chef lieu de bourg. Elle a été abandonnée au profit de l’église du Sacré cœur.

L’église de Saint Onna est l’église de la paroisse de Logonna Quimerc’h et Sainte Barbe celle de la paroisse de Pont-de-Buis.

Enclos Saint Pierre de Quimerc'h

L’enclos Saint-Pierre

Enclos Saint Pierre de Quimerc'h

Enclos Saint Pierre de Quimerc’h

L’enclos paroissial dédié à Saint Pierre aujourd’hui en ruines forme un ensemble majestueux au cœur de la campagne, il est constitué d’une église en ruines et d’un ossuaire.

Abandonné suite à l’érection du nouveau bourg et de la nouvelle église, l’enclos a été vendu, démantelé et finalement abandonné. Le calvaire et le porche ont été déplacés au cimetière et le reste de l’ensemble légué à la commune.

Les parties les plus anciennes de l’église remontent au milieu du XVème siècle. Sa principale campagne de reconstruction a eu lieu pendant la première moitié du XVIème siècle.

L’église suit un plan en croix latine, au chevet plat, peu profond animé d’une maîtresse vitre.

Le porche sud, aujourd’hui au cimetière de Quimerc’h porte la date de 1623. De style renaissant, la porte en plein cintre est encadrée de colonnes baguées empruntées au traité d’architecture de Philibert Delorme.

Le calvaire, également déplacé au cimetière de Quimerc’h, remonte au XVIème siècle. L’ossuaire, enfin. Il est situé au sud ouest de l’église, près de l’entrée principale de l’enclos. Il semblerait que sa construction remonterait aux années 1579 comme l’atteste le linteau de la porte dont l’original a été volé. Complètement en ruines, il a été reconstruit dans les années 1990 par une association de bénévoles. Sa vocation première est de recevoir les ossements retirés des sépultures lorsque le cimetière devient trop exigu.

(Base de données Mérimée, M. Penven, J R Le Guillou ; « Quimerch »; «Association sur les traces de François Joncour Douard Christel, Le Bris du Rest Erwan, Toscer-Vogel Catherine ; Entre mer et fleuve, Le Faou et son canton ; Association pour l’Inventaire de Bretagne, coll. Images du Patrimoine, Rennes, 1998 ; pp 49-60)

Eglise Sainte Barbe

Eglise Sainte-Barbe

Eglise Sainte Barbe

Eglise Sainte Barbe

Elle est la plus récente des bâtiments religieux de la commune de Pont-de-Buis lès Quimerc’h puisqu’elle a été construite entre 1909 et 1913, au moment de la naissance de la paroisse de Pont-de-Buis.

Les travaux de l’édifice commencent le 3 janvier 1910 d’après les plans de l’architecte Chaussepied par l’entreprise Cornec de Châteaulin, avec l’aide des habitants de la cité et aussi grâce au don du Marquis de la Ferronays.

D’un plan en croix latine, à chevet plat, le bâtiment se distingue par une ornementation limitée aux gargouilles en forme de canons et de boulets qui rappellent l’activité poudrière de la cité, à quelques statues dont celles de Sainte Anne (XVIème siècle), de la Vierge, offerte par le Marquis de la Feronays et surtout de Sainte Barbe, patronne de l’édifice et plus largement de tous les corps de métiers qui ont à redouter la foudre ou le feu.

(Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950 ; base de données Mérimée, M. Penven, J R Le Guillou ; « Pont de Buis » ; «Association sur les traces de François Joncour »)

Eglise Saint Onna

Eglise Saint Onna

L’église Saint Onna est placée sous le patronage d’Onna, disciple de Saint Guénolé, moine de

Eglise Saint Onna

Eglise Saint Onna

Landévennec.

L’édifice a probablement été achevé vers 1660 comme l’indique la date et l’inscription “Y. le Goff Fabrique” sur la face ouest du clocher. Lors de la restauration assurée par l’entrepreneur Armand Gassis de Châteaulin en 1892, on rajoute le porche sud et la sacristie. La croix du cimetière date du 17ème siècle et a été restaurée au 19ème siècle.

C’est une église aux dimensions modestes, représentative de l’architecture religieuse du 17ème siècle.

Ses origines sont mal voire inconnues mais l’ancienneté de la statuaire (15ème siècle) laisse imaginer un édifice plus ancien. Cependant cette statuaire peut aussi avoir été rachetée à une autre paroisse ou léguée par un donateur.

Une des ses dernières campagnes de restauration remonte à 1964 par la population de Logonna Quimerc’h. Depuis, dans les années 1990, charpente et toiture ont été restaurées .

Chapelle Saint Léger

Chapelle Saint Léger

Chapelle Saint Léger

Le culte porté à Saint Léger, saint patron de la chapelle est peu répandu en Bretagne. Martyr et évêque d’Autun, il est invoqué contre les maladies oculaires et est représenté ici sous la forme d’une statue en bois polychrome.

De plan en croix latine avec un chevet peu débordant à trois pans, la chapelle a été reconstruite en partie au XVIIIème siècle. Toutefois les parties les plus anciennes dateraient du XVIème siècle (bras du transept) et du XVIIème siècle (nef).

Elle se distingue par sa situation dans un écrin de verdure et est accompagnée d’une fontaine du XVIIème récemment déplacée et d’une croix en kersanton du XVIème.

De cette chapelle on retient aussi un retable réalisé au XVIIIème et restauré en 1990. La DRAC, dans son inventaire de 1995, le décrit comme « un retable architecturé à niche centrale encadrée de colonnes et flanquée de deux ailes abritant des statues. Il est couronné d’une niche abritant une statue de l’enfant Jésus ».

 

(base de données Mérimée, M. Penven, J R Le Guillou ; « Quimerch »; «Association sur les traces de François Joncour », Douard Christel, Le Bris du Rest Erwan, Toscer-Vogel Catherine ; Entre mer et fleuve, Le Faou et son canton ; Association pour l’Inventaire de Bretagne, coll. Images du Patrimoine, Rennes, 1998 ; pp 49-60)

Eglise du Sacré Coeur

Eglise du Sacré Cœur

Eglise du Sacré Coeur

Eglise du Sacré Coeur

Eglise achevée en 1879 d’après le projet de l’architecte Jules Boyer à la suite du déplacement du chef-lieu de la commune.

Les travaux ont partiellement été financés par les familles Le Saux de Toulencoat et Conen-de-Saint-Luc et exécutés par l’entrepreneur Armand Gassis.

C’est un édifice de style néogothique, suivant un plan en croix latine, à 3 vaisseaux. La tradition locale affirme que son mobilier et sa statuaire viennent de l’église Saint Pierre abandonnée à son profit.

Manoirs

Tous les manoirs de Pont-de-Buis lès Quimerc’h appartiennent au domaine privé et ne sont pas visitables.

 

Château du Bot

L´ensemble est situé à proximité de l´intersection de deux voies romaines, Crozon-Carhaix et Quimper-Kerilien. Cette dernière est au 18e siècle la route royale empruntée par la diligence Attesté dès 1426, le château, propriété des seigneurs du Bot, est incendié au temps des guerres de la Ligue vers 1593, et probablement restauré peu après.

En 1730, le logis actuel est construit en englobant partiellement les vestiges d’une construction du 16e siècle. L’ancienne chapelle attestée en 1774 daterait probablement du milieu du 17e siècle.

Pendant le XIXème siècle, quelques aménagements sont effectués : le fronton, oeils-de-boeuf, balcon et certains aménagements intérieurs pour la famille Conen de Saint-Luc. La chapelle reconstruite en 1845.

Les communs remontent au milieu du XVIIe siècle et sont transformés au XIXe siècle. La ferme, le four à pain et la croix seconde en sont contemporains.

DRAC, Base de Données Mérimée; Archives privées

Manoir du Bot

Manoir du Bot

 

Manoir de Kermorvan

De l’édifice attesté au XVème siècle, rien ne subsiste. Le logis actuel a probablement été construit à la fin du XVIème ou au début du XVIIème siècle, il a été transformé au XIXème siècle et vers 1975. Les bâtiments ont majoritairement été démolis, d’origine il reste le manoir et une longère.

Le manoir dessine un plan en L et est construit en pierre du pays, à même le sol, sans fondation. Les joints ont été refaits à l’identique avec un mélange de chaux et de paille. Si la charpente est d’origine, taillée à l’herminette dans des troncs de chêne, certaines poutres des plafonds du manoir ont été remplacées.

En 1836, la toiture de l’aile en ardoise est décrite en mauvais état. Les bâtiments de la ferme et de la maison de four sont encore couverts de gleds. Dans le même acte de 1836 (archives privées), certaines parties du manoir de Kermorvan aujourd’hui disparues sont décrites avec précision : le puits “dans une cour située au nord et au couchant, un puits avec un dôme en maçonnerie en pierre, un treuille en bois et une manivelle en fer.”

Dans cet acte, une chapelle est mentionnée : on sait qu’elle est placée sous le vocable de Saint Pierre, la tradition orale dit qu’elle servait d’église à toute la population de Logonna Quimerc’h avant la construction de l’église paroissiale. Démolie depuis, cet acte nous en fait une description précise : ” attenant au pignon nord de l’aile en retour, un édifice couvert en ardoise ayant jadis servi de chapelle, éclairé par deux croisées garnies de volets, un au nord et l’autre au couchant et ayant dans sa partie ouest une galerie de niveaux avec les appartements de l’aile en retour et servant à communiquer avec toute la maison. Elle mesure 3,50 m de longueur et 6,88 m de largeur.”

DRAC, Base de Données Mérimée; Archives privées.

Manoir de Kermorvan

Manoir de Kermorvan

 

Manoir de la poudrerie

D’une demeure construite vers 1694 pour La Forest, maître poudrier et directeur des moulins à poudre de Pont-de-Buis, seules subsistent quelques parties du gros-oeuvre. L’aile ouest et l’aile nord semblent avoir été réaménagées au milieu du 18e siècle, tout comme le corps de bâtiment au sud, peut-être l’ancien logement de métayer ou de prêtre. L’aile est (communs et logement) porte la date de 1844, époque à laquelle l’ensemble sert de résidence à l’ingénieur de la poudrerie.

L’ensemble, propriété privée a été remanié à l’époque contemporaine.

Il est le témoignage le plus ancien de la poudrerie.

DRAC, Base de Données Mérimée

Manoir de la poudrerie, Extrait du cadastre Napoléonien de Saint Ségal, 1810 Archives départementales du Finistère

Manoir de la poudrerie,
Extrait du cadastre Napoléonien de Saint Ségal, 1810
Archives départementales du Finistère

Habitat

En matière d’habitat, il n’existe que peu de témoignages anciens. Pont-de-Buis lès Quimerc’h est une commune qui est toujours restée dynamique et donc les constructions plus anciennes sont remplacées in-situ par des plus récentes.

Ainsi les témoignages les plus anciens remontent aux années 1850-1920. L’activité grandissante de la poudrerie est à l’origine d’un habitat ouvrier situé à la périphérie de la ville, mais aussi de la conservation d’un habitat rural traditionnel où s’est maintenue jusqu’à une époque récente une petite exploitation agricole assurée par une partie de la population qui travaillait en même temps à l’usine.

L’implantation isolée est rare et semble relativement tardive, de toute vraisemblance postérieure à 1800. La majorité des maisons se situe au sein de villages à l’origine composés de plusieurs exploitations agricoles disposant chacune d’espaces ouverts, voire communiquant ainsi que de dépendances. Trois, six, voire plus de fermes, avec leurs logis exposés au sud, forment des unités disposées soit en parallèle, soit d’une manière irrégulière, mais toujours adaptées aux contraintes du terrain ; parfois, un petit réseau de chemins crée une circulation interne et dessert l’ensemble qui compte un grand nombre de fours à pain ou de maisons de four. Cette organisation spatiale de l’habitat ancien aggloméré, correspond aux zones les plus inhospitalières et les plus isolées. L’occupation du sol y est moins dense que dans le reste de la commune.

En ce qui concerne les parties constituantes telles qu’étables, écuries ou celliers, les transformations récentes occultent souvent les fonctions et les dispositions d’origine. En règle générale, ils forment un alignement avec le logis, se situent autour d’une cour ou la délimitent au sud

 

La maison à avancée

Ce type de logis qui n’est pas propre au territoire étudié mais qui s’étend sur une grande partie du Léon et de la Cornouaille, a fait l’objet de plusieurs études.

La maison à avancée est un logis de plan rectangulaire avec un avant-corps de faible largeur ; la partie portée en avant de l’alignement, généralement sur la façade principale, se nomme avancée ou avant-corps.

En Finistère, on utilise plusieurs mots en langue bretonne pour désigner l’avancée ; dans le secteur étudié, c’est le terme d’apoteiz qui est toujours en usage et qui serait, en fait, une bretonnisation du mot français appentis. Il est aussi probable que l’appellation locale apoteiz, issue d’une imprécision linguistique et d’une confusion entre avancée et appentis, soit assez récente.

La carte montre des fortes densités à Pont-de-Buis lès Quimerc’h et Lopérec et une quasi-absence à Rosnoën. La partie orientale du canton du Faou se situe dans une zone limite de la maison à avancée.

Ces logis ont certaines caractéristiques en commun : le percement des fenêtres de l’avant-corps est toujours légèrement décalé vers le pignon abritant le foyer en raison de l’aménagement intérieur (place réservée à la table, aux bancs, aux armoires et lits-clos). Quant à la distribution au rez-de-chaussée, elle est sensiblement la même partout (voir : distribution intérieure).

Il existe un certain nombre de maisons construites aux 17e et 18e siècles, à l’origine de type ternaire à étage, auxquelles on rajoute plus tardivement, surtout au 19e siècle, une avancée, tout en “régularisant” et agrandissant les ouvertures (Kostalan à Quimerc’h).

Cinq variantes de maisons à avancée, construites entre 1681 et 1869 (dates extrêmes relevées), ont été recensées : maison à avancée à étage avec pignon, maison à avancée à étage sans pignon (Kervriou, Migouron), maison à avancée en rez-de-chaussée avec pignon (Traonrivin), maison à avancée en rez-de-chaussée sans pignon, maison à avancée sur façade postérieure, la maison à étage de type ternaire.

Saint Léger

Saint Léger

Kervriou

Kervriou

 

Poêles à crêpes

Dix poêles à crêpes ont été repérés, huit à Pont-de-Buis lès Quimerc’h (le Drenit, Stang ar Voud, Kerivin, Kergaëric, Kervern Izella, Pen ar Reun, Goazanou, Nonnat Izella) et deux à Lopérec (Kervent et Kervinic). Un grand nombre a disparu à une époque récente.

 

Le poêle à crêpes – il s’agit de la dénomination locale usuelle – est un dispositif en maçonnerie destiné à cuire les crêpes de froment et les galettes de sarrasin. L’exemple relevé à Nonnat Izella illustre bien la structure et la mise en œuvre de ce particularisme vraisemblablement cornouaillais ; des poêles à crêpes, dont l’existence est attestée entre les Monts d’Arrée et Briec, sont de toute évidence liés aux modes d’alimentation locale.

Le poêle à crêpes se situe généralement dans un bâtiment jouxtant le logis mais sans communiquer avec lui. On profite de l’existence d’une cheminée pour installer, dans l’angle et éclairé par une petite baie, un massif rectangulaire en moellon qui mesure environ 70 cm de haut, 1,50m de long et 1m de large. Le soubassement est couvert de deux dalles de granite aux centres évidés et pourvus de cavets qui reçoivent les plaques en fontes circulaires ; l’évidement permet de glisser les fagots et braises assurant la cuisson. L’air chaud est évacué par un conduit maçonné qui se greffe sur le conduit de la cheminée.

Lorsque le gaz a remplacé le feu de fagot, donc à une époque récente, l’usage des poêles à crêpes est tombé progressivement en désuétude. Mais quand sont-ils apparus ?

Poêle à crêpes, Nonnat izella Cliché Inventaire Général

Poêle à crêpes, Nonnat izella
Cliché Inventaire Général

 

 

 

 

 

 

 

DRAC, Inventaire Général réalisé en 1997

Radio Quimerc'h

Surtout connu pour les émissions de Pierre Jakez Helias et Pierre Trépos, Radio Quimerc’h est un émetteur dans lequel aucune émission n’a jamais été enregistrée. Cet émetteur a pour fonction de diffuser les émissions enregistrées ailleurs, à Paris et Rennes principalement.

Son histoire est ancienne : si l’actuel émetteur est situé dans un bâtiment construit en 1949-1950, le premier émetteur radio implanté à Quimerc’h remonte aux années 1940.

Sa construction est décidée car le Finistère et une partie des Côtes d’Armor ne recevaient que les radios périphériques, notamment anglaises et aucune radio française. Il est bâti entre 1942 et 1944 sur la route de Brasparts, lieu assez élevé pour diffuser sur une large zone. Terminé, il n’a jamais servi puisqu’a été incendié par les Résistants peu de temps avant sa mise en service.

Radio Quimerc'h vers 1943 Collection particulière

Radio Quimerc’h vers 1943
Collection particulière

Un nouvel émetteur est installé au bourg de Quimerc’h, il commence à fonctionner en mars 1946. Quelques années plus tard, le bâtiment actuel est construit sur la route de Rosnöen, au lieu dit Pennamenez. Les émetteurs installés à l’époque ne seront changés qu’au début des années 1980 lors de son automatisation, peu d’autres changements sont apportés à cet émetteur.

Dans les années 1940, l’émetteur de Quimerc’h diffuse les émissions des programmes National et Parisien. A la création de l’ORTF, Quimerc’h diffuse les programmes de France Inter et de France Culture. France Info prend la place de France Culture lors de sa création en 1987.

Pochette du 33 tours des enregistrements des émissions de Pierre Jakez Helias et Pierre Trepos.

Pochette du 33 tours des enregistrements des émissions de Pierre Jakez Helias et Pierre Trepos.

 

 

Les émissions en langue bretonne sont diffusées uniquement sur l’émetteur de Quimerc’h jusqu’à l’arrivée de la modulation de fréquence (FM) et la construction de l’émetteur de Roc’h Tredudon en 1969. Par la suite, elles sont diffusées simultanément sur les deux réseaux jusqu’à la création du réseau radio bleu régional en 1982.

 

 

 

 

 

 

Avec l’arrivée de la télévision, le rôle de l’émetteur de Quimerc’h évolue. Parallèlement à son activité de diffusion, il est chargé du bon fonctionnement des réémetteurs télévision de l’ouest de la Bretagne. Les équipes de techniciens centralisent les informations et se déplacent sur les sites afin de maintenir le bon fonctionnement de tous ces réémetteurs. Cependant et paradoxalement, Quimerc’h n’a jamais été un réémetteur de télévision.

Radio Quimerc'h, éditions Jos Le Doaré, collection particulière

Radio Quimerc’h, éditions Jos Le Doaré, collection particulière